Archives pour la catégorie Image corporelle et poids

Ce corps à moi, c’est moi?


Je me souviens de ce travail de secondaire deux : Est-ce que mon corps est à moi ou est-ce que mon corps c’est moi?

Le temps a passé et cette question revient de temps en temps. Aujourd’hui ma réponse est plus inclusive. Il y a ce corps que je perçois comme « à moi »: quand je veux faire quelque chose et qu’il m’obéit. Quand je suis capable d’attendre un peu pour manger, quand je me retiens un moment pour aller aux toilettes, quand je décide de me lever pour aller marcher.
J’ai alors l’impression que « je » suis dans un véhicule que « je » contrôle, où je décide. Je suis « sur » mon cheval et il fait ce que je lui ordonne. J’ai alors tendance à oublier qu’il est moi, aussi. C’est souvent là que je constate les risques de maltraitance que nous faisons subir à notre corps, qui reste conciliant et accommodant autant qu’il le peut.

Mais quand je suis une mauvaise cavalière, quand je ne pense qu’à mes désirs (de corps parfait par exemple), plutôt qu’à mes besoins corporels…quand je me crois au-dessus de mon corps. Alors, mon merveilleux corps, lui qui est en contact avec la Vie, lui qui a une grande sagesse que j’oublie, ce corps-là reprend sa place. Ça ne me fait pas toujours plaisir. Mais quand je suis malade, quand j’ai mal, quand je me mets à manger « trop » (parce que je me suis privée de l’essentiel trop longtemps), mon corps me ramène à l’ordre et me rappelle que sans lui, « je » ne peux plus grand chose. Mon corps me permet la vie, supporte la vie, entretient la vie.

Merci mon corps! Je suis cavalière et cheval aussi. Nous sommes liés toi et moi. Je crois qu’une partie de moi se prolongera au-delà de ta vie, mon corps…mais en attendant, tu es ma meilleure amie, « carcasse »!
(en écho avec une chanson d’Anne Sylvestre que j’aime beaucoup:https://www.youtube.com/watch?v=4Xqt2lwhZR0).</p>

Le V.I.C.S…en êtes-vous atteinte?

 

Un virus très présent dans notre société alimente des pensées toxiques à notre égard et à l’égard de nos proches. Ce virus change selon notre culture, mais il est présent à peu près partout. Surtout concernant le corps des femmes et des fillettes mais au final, il n’épargne personne. Curieuse?

C’est le Virus de l’Image Corporelle Standardisée!

Vous le connaissez bien. Il fait vendre des pilules pour maigrir en Amérique et en Europe et des pilules pour grossir en Afrique. Il est à l’origine d’un marché de plusieurs milliards de dollars et nous sommes toutes infectées. Il s’est propagé tranquillement, insidieusement, se modifiant avec les années…de l’embonpoint valorisé quand il y avait encore des famines aux corps faméliques des générations d’abondance, le message est le même: la beauté a une forme…et toute autre forme est défaillante et doit être corrigée.

Le regard des hommes et des femmes et même des enfants est infectés. Si votre fils vous ramène une fille grassette comme nouvelle copine, si votre fille s’enrobe un peu trop avant l’adolescence, si votre copain veut absolument travailler ses abdos et ses biceps, si votre regard évite les miroirs, que vous jugez telle ou telle personne public ou privée…cette petite voix qui susurre que vos bourrelets sont de trop, que les fesses de celle devant vous dans la file d’attente sont trop grosses, et bien plus encore.

Ce serpent qui siffle dans votre oreille, ce n’est pas vous. C’est la trace du VICS…Votre interprétation du regard de votre partenaire sur vous quand vous vous déshabillez c’est encore le VICS. Quand vous avez peur de votre assiette, de votre appétit ou du plaisir que vous auriez à manger telle ou telle chose, c’est le VICS! Quand vous avez honte de votre corps qui n’arrive pas, malgré vos efforts, à ressembler à autre chose que lui-même, encore le VICS. Quand vous détestez le fait de vieillir au lieur de vous réjouir de vivre encore aujourd’hui, ah, maudit VICS! Il s’est insinué presque partout. Il vous détourne des vrais enjeux de votre vie: votre raison d’Être, le développement de vos qualités, la richesse de nouveaux apprentissage, la sérénité de s’accepter soi-même et les autres et j’en passe.

Ce n’est pas votre faute, mais il est temps d’agir.

Ce virus est difficile à éradiquer, certes. Il se cache et se transforme dans des pensées en apparences anodines. Il vous faudra retrouver la chasseresse en vous. Commencez par être à l’affût des opinions que vous avez sur le corps des autres et sur le vôtre. Souvenez-vous que la vie elle–même est diversité et que la baleine n’est pas moins belle que la gazelle; que la pivoine n’a rien à envier au lilas…Retenez vos commentaires à voix haute sur le corps des autres car vous vous parlez ainsi à vous-même. Faites particulièrement attention aux enfants qui vous écoutent: ils attrapent le VICS comme ça aussi. Soyez re-belles!

Laissez tomber les crèmes-machins, les pilules-trucs, les chirurgies-choses. Arrêtez de nourrir le monstre. Foutez-vous la paix avec votre corps; aimez-le pour sa santé, sa sensualité, sa douceur, sa tolérance de vos excès sur lui…immunisez-vous  contre le regard des autres. Ce n’est qu’un virus qui les infecte.

Avec de la patience et de la persévérance, vous vous libérerez du VICS assez pour retrouver plus de liberté et de joie dans votre vie , sur cette terre, dans ce corps merveilleux qui vous permet, aujourd’hui encore, d’exprimer votre présence en ce monde et d’aimer et être aimée telle quelle.

 

Perdues dans les petits objectifs

Perdre 10, 20 ou 30 livres. Les prendre. Arriver à courir 20 km, à soulever 200 livres. Rentrer dans mon maillot de bain  l’été prochain. Arrêter le sucre (ou autre chose). Devenir végane (ou autre chose)…nos objectifs sont-ils trop petits?

Il est si facile de se laisser tenter et entraîner par de petits buts, des petits pas, qui, au final, ne parle pas de nos faims les plus profondes, de nos soifs les plus importantes: être nous-mêmes, aimer, être capable d’avoir des relations nourrissantes, de vivre une intimité sexuelle satisfaisante, sentir qu’il y a un sens à notre existence.

En réduisant la valeur de notre vies à des chiffres sur une balance, à une forme sous des vêtements, à un nombre de calories ingérées par jour, à notre capacité à nous priver, ce n’est pas la vie que nous nourrissons en nous.

En nous laissant définir par des annonces publicitaires montrant ce corps que nous n’aurons jamais, que nous avons peut-être eu à 15 ans, qui ne peut être attirant que selon un seul modèle, nous entrons dans une spirale sans fin d’insatisfaction permanente et de jugement délétère.

Bien malgré nous, parce que conditionnées et infectées par le virus ambiant, nous critiquons intérieurement ou ouvertement notre corps et celui des autres. Nous avons peut-être secrètement honte que notre fils nous présente sa nouvelle flamme bien en chair, que notre fille développe trop de courbes , de hanches ou de double menton…ou qu’elle tombe amoureuse de quelqu’un.e avec un trop gros tour de taille.

Même en faisant attention, nous nous rendons compte que nous jugeons négativement tout écart au standard…qu’une petite voix fatigante nous susurre que quand même « elle » (ou nous), pourrait se prendre un peu plus en main, avoir plus de respect d’elle-même, devrait arrêter de se « laisser aller ».

Il n’est pas juste que notre poids soit mis sur la même balance que notre coeur.

Il est temps pour nous de nous guérir et de nous immuniser contre ce virus qui fait de l’image corporelle le garant de la santé, de la moralité, de la valeur, de l’intelligence, des capacités d’une personne.

Il est temps de nous redonner la permission de bouger pour le plaisir, pas pour atteindre le corps de notre prof de Yoga, ou de notre entraîneur sportif…

De sortir de la honte que nous ressentons trop souvent de ne pas paraître comme il faut.

D’arrêter d’avoir peur de l’image que nous renvoie le miroir de la salle d’essayage.

De retrouver, en nous, cette sensation de révérence pour la vie, pour notre vie et donc pour ce corps qui est notre vaisseau spatiale, unique et spécial, pour manifester cette vie, sur cette terre.

Merci, mon corps, quelque soit ta forme, ta santé , ta force, ton âge…sans toi, il n’y a pas de moi possible.

Le poids et les vacances

 

Avez vous déjà remarqué que les vacances ont un impact positifs sur votre poids?

Êtes-vous déjà revenue plus mince de vos vacances tout en ayant l’impression d’avoir bien, ou même beaucoup mangé? Ou bien d’en avoir pris un peu alors que d’habitude vous n’arrivez jamais à en prendre?

En fait ce phénomène reflète bien l’effet du stress et de la relaxation sur la prise ou la perte de poids. Souvent, nous sommes plus détendues en vacances. Nous oublions nos régimes, nous nous donnons la permission de manger sans culpabilité ou mieux encore, nous ne nous préoccupons tout simplement pas de notre poids.

Nous vivons nos vacances sans arrière-pensée; nous trouvons un rythme différent; nous nous aérons la tête de nos problèmes quotidiens. Nous sommes plus relaxes dans nos relations; nous laissons les enfants être plus libres sans que cela nous énerve autant que d’habitude. Nous nous nourrissons de paysages, de marche détendue, de rencontres.

Si nos vacances sont assez longues pour que l’on se détendent vraiment (une semaine de fou dans un tout-inclus pourrait bien ne pas compter comme une réelle vacance!), notre cerveau se détend et notre métabolisme retrouve sa force et son équilibre. Notre appétit nous semble bon, la nourriture nous comble, la bonne compagnie ou le bon environnement ajoute à l’expérience nourrissante.

Je sais qu’il est difficile de retrouver le sentiment des vacances quand le quotidien revient avec ses obligations, ses attentes, ses stress, ses montagnes de faire.

Une suggestion cependant…commencez par vous donner une journée par mois de « vacances » où vous ne faites que ce que vous avez envie. Où vous ne vous donnez aucune obligation, (les enfants mangeront des céréales! Le linge attendra une journée de plus! les retours d’appels aussi!…) Autorisez-vous une oasis dans vos tempêtes habituelles.

Quand vous serez bonne avec une journée par mois, augmentez donc à deux, à trois et même 4 par mois. Quand la culpabilité pointe son vilain nez, que la pression augmente de la part de votre partenaire, de vos amies, de vos enfants, souvenez-vous que même « Dieu » s’est reposé le 7ième jour…

Avec un peu de pratique, ces journées-là vous permettront de mieux faire face à vos obligations, donneront une pause essentielle à votre santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle.  Au bout de quelque temps, elles deviendront aussi sacrée et nécessaire qu’une grande respiration…et vous verrez sûrement toutes sortes de symptômes désagréables disparaître!

Et c’est aussi une mesure éducative extraordinaire pour votre entourage qui n’aura pas le choix que d’apprendre à se débrouiller sans vous, à tolérer un peu de bordel dans la maison, à reconnaître tout votre faire et à l’apprécier…

Bonnes vacances!

 

Je te traite comme je me traite


« Il y a un parallèle à faire entre la façon dont je traite mon corps et celle dont je traite les autres autour de moi » Marc David , en formation.

Voilà bien un sujet délicat et sensible, mais qui mérite qu’on s’y attarde: ma relation à mon corps peut aussi parler de ma relation à l’autre.

Je me souviens d’un prof au secondaire qui nous avait fait faire une dissertation sur le thème suivant: est-ce que mon corps c’est moi ou bien est-ce que mon corps est à moi? Cette question reste pertinente aujourd’hui. Quel est mon rapport à mon corps, au corps?

Vers 3 ans mon fils s’était brulé assez sérieusement à la main…et pendant que la douleur était vive , il tentait d’éloigner sa main du reste de son corps…comme si sa main pouvait être séparée de « lui ».

La croyance des trans-humanistes est que le corps m’appartient, comme une machine que je peux contrôler, modifier, soumettre…vous comprendrez que je me situe plutôt à l’autre spectre. Pour ma part, mon corps c’est moi, tout en ayant la croyance que j’ai une dimension qui se situe au-delà de mon corps: mon âme. Mais sans mon corps, impossible d’exprimer la vie sur cette planète et d’être en relation avec l’autre.

Et comme la relation interne avec moi-même s’exprime aussi, comme un écho ou un miroir, dans ma relation avec l’autre, il est bon que je prenne le temps de regarder comment je me traite. Car même si je fais un effort conscient pour être moins critique des autres que je ne me juge moi-même  (par exemple), il reste que mon naturel transparaît.

Si je suis sévère avec moi-même, rigide dans dans mes choix alimentaires, exigeante dans mes pratiques sportives, il est probable que je sois aussi ainsi avec les gens de mon entourage, particulièrement mes proches.

Si je suis  plutôt relaxe, que j’ai du plaisir à habiter mon corps, que je m’accepte comme je suis, il s’ensuit que je suis probablement moins critique envers les autres et leur corps.
Est-ce que j’aime prendre soin de moi, de mon corps? Est-ce que je sais me dorloter? Régulièrement? Est-ce que j’aime habiller mon corps? Le parer? Pour moi ou seulement pour l’apparence?

Alors, quel langage est-ce que j’utilise quand le parle de moi, de mon corps à moi-même ? Aux autres ? Comment est-ce que je me traite quand personne ne regarde? Quand je n’ai pas de relation amoureuse dans ma vie? Quand je suis seule à la maison? Quand je me regarde dans le miroir?

Poids, Préjudices et Préjugés

La vénus de Malte

« Les grosses sont paresseuses et se laissent aller » « Si on est gros, c’est qu’on le veut bien et qu’on ne veut pas faire d’effort » »Regarde-là comme elle est maigre, elle doit être anorexique! » »C’est évident, les grosses mangent trop » »Pour maigrir c’est facile, un peu de volonté, moins manger et bouger plus »

Avouons-le , notre société a un problème avec le poids. Quelques de décennies de rabâchage sur les dangers du gras et de l’obésité ( qui se révèlent soit exagérés, soit faux) , de modèles de beauté qui maigrissent sans cesse au point qu’il faille une loi en France pour interdire qu’elles soient plus maigres, une méconnaissance, même chez les médecins, des mécanismes physiologiques entourant le prise, le maintien, ou la perte de poids, et nous voilà dans de beaux draps.

Nous ne sommes pas des machines qui rentrent des calories comme une voiture de l’essence. Ce n’est donc pas en mangeant moins et en bougeant plus que vont régler les problèmes de surpoids. Si tant que cela soit un problème réel.

L’équation est d’autant plus séduisante qu’elle nous semble logique et que bien des compagnies font des milliards de dollars à entretenir le mythe du contrôle tout en glorifiant la minceur. Alors nos yeux sont conditionnés à trouver plus beau un corps filiforme chez les femmes un corps bien découpé et avec du volume chez les hommes.

À n’importe quel prix.

Alors on se restreint, on se met en état de famine et de malnutrition, on passe des heures dans un gym, on se fait agrafer l’estomac…pour se retrouver au même point et même pire.

Quelque soit la diète utilisée, dans les meilleures études, 96% des participants ont reprit leur poids au bout de deux ans, et même un peu plus. Même dans les chirurgies bariatriques…qu’on se le dise, les diètes NE FONCTIONNENT PAS!

Demandez à une maigre de grossir et vous verrez que ça n’est pas plus facile.

Regardez ce que des hommes sont prêt à prendre comme stéroïdes, un danger pour leur santé, pour prendre du volume…volume qui dégonfle de manière pas très jolie quand ils arrêtent l’entraînement et qui les mets à risque de problèmes cardiaques, entres autres.

Pouvez-vous imaginer une femme entrant dans un cabinet de médecin et se faire dire: « Madame vous devez perdre 4 centimètres, vous êtes trop grande, c’est dangereux pour votre santé » ? On va faire quoi? Lui couper les pieds ou la tête? Pourtant nombre de femmes se font dire par leur médecin que les problèmes pour lesquels elles consultent sont dus à leurs surpoids, même quand cela n’a aucun lien! Au point que des femmes en surpoids n’osent plus aller voir le médecin pour ne pas avoir à subir ce jugement. Ce qui fait qu’elles sont plus à risques de diagnostics tardifs, de complications ou de mauvais soins.

Les mécanismes qui gèrent la prise de poids sont des mécanismes aussi complexes et inconscients que ceux qui gèrent votre taille…Les hormones qui gèrent la faim et la satiété, celles qui gèrent la métabolisation du sucre et des gras, celles qui sont influencées par le stress, par les diètes précédentes, l’environnement, l’âge…l’hypothalamus, la thyroïde, les surrénales…c’est un ensemble complexe de réactions chimiques adossé à des génétiques qui favorisent la prise de poids et rendent difficile sa perte.

Cela veut aussi dire que vous n’avez pas le contrôle que vous croyez avoir sur votre poids. Demandez à ces personnes qui ont naturellement un « poids-santé » comment elles font. Elles n’en font pas plus que les autres! La seule différence c’est que si elles mangent un peu trop, elles auront tout aussi naturellement plus envie de bouger; ou elles auront plus chaud pendant quelques heures et voilà! Le surplus calorique sera parti. Car c’est leur métabolisme qui décide de ce qu’il fait avec ce qu’on lui donne.

« Notre gras est le premier trésor de l’humanité » disait le Dr Claude Sabbah. Grâce à lui nous avons survécu aux famines, aux manques, aux grossesses…

Et voilà qu’aujourd’hui on le vilipende, on le combat, on le juge inesthétique et on le considère comme le témoin de la faillite de certaines personnes qui ne veulent pas assez maigrir. On affirme qu’il est préjudiciable pour la santé alors que la science se résigne en fin à l’infirmer après de grandes études sur des milliers de personnes et sur plusieurs années. En réalité perdre et regagner du poids est plus préjudiciable pour notre santé que de simplement rester obèse. Choquant n’est-ce pas? Contraire à nos perceptions et aux affirmations clamées haut et fort un peu partout.

Les préjugés sur le gras, sur le poids,sont un mal silencieux mais envahissant. Il détruit à petit feu bien des personnes qui vivent une haine d’elles-mêmes insoupçonnée. Il participe à la discrimination en écartant les personnes en surpoids de bien des emplois, bien des promotions, bien des relations, biens des représentations positives. Il encourage le jugement par les pairs sur quelque chose qui n’est pas réellement sous le contrôle des personnes affectées. Comme quand on dit que les pauvres sont paresseux ou que les itinérants sont dans la rue par leur faute.

Cela dédouane notre société qui peux continuer à regarder ailleurs et couper dans les services. Ou faire passer pour une faille personnelle un problème bien plus grand.

C’est le même genre de discrimination que celles basées sur la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. Dans certains endroits du monde on vend des crèmes pour blanchir la peau; dans d’autres on affirme qu’on peut « guérir » l’homosexualité…

La vérité, c’est que cela ne fonctionne pas. Si un médicament ne fonctionnait que sur 4% des cas, on aurait tôt fait, j’espère, d’essayer autre chose.

Alors sortons de notre folie collective; éloignons-nous des dogmes concernant le poids; visons la santé plutôt que l’apparence; rééduquons nos yeux et notre bouche; lâchons nos jugements internes et externes. Dressons-nous contre les diktats maladisants d’une société basée sur la compétition et la comparaison. N’ayons plus peur de nos poignées d’amours, de nos rouleaux, de cette chair qui rebondit quand on bouge. Ne nous empêchons pas d’enfourcher une bicyclette, de mettre un maillot de bain ou d’aller à un cours de Yoga parce que nous n’avons pas le corps « comme il faut ».

Réjouissons-nous d’avoir un corps; aimons-le pour tout ce qu’il nous permet de faire. Il y a tant à célébrer!

S’aimer telle quelle devient un acte révolutionnaire.

Et non, cela n’équivaut pas à se résigner, se laisser aller et ça ne risque pas d’augmenter le problème. C’est simplement que détester sa main gauche et vouloir qu’elle disparaisse serait signe d’une maladie mentale. Pourtant on semble trouver tout à fait normal de dire et de désirer ça à propos de notre gras de ventre, de fesse, de notre petit truc mollasson sous nos bras…

Réjouissons-nous d’avoir la vie, quelle que soit la forme qu’Elle prend.

 

(SI vous voulez des références d’articles scientifiques sur le fait que les diètes ne fonctionnent pas, que le surpoids n’est pas un facteur de risque- sauf dans peut-être 2 maladies-, que le surpoids protège de bien des maladies et semblent même rallonger quelque peu l’espérance de vie…je vous suggère le livre de Linda Bacon: Health at Every Size. Une mine d’or.)

 

Vous n’avez pas le contrôle…

Commençons par un petit quizz…

Si vous vous  foulez la cheville, vous sentez-vous coupable parce qu’elle enfle?

Si vous « attrapez » la grippe, pensez-vous que vous êtes responsables?

Si vous digérez bien, pensez-vous que c’est grâce à vous?

Si vous prenez vos suppléments de fer ou de calcium, pensez-vous que c’est de votre faute si vous êtes encore anémique ou faites encore de l’ostéoporose ?

Je connais tellement de femmes qui mangent bien, font de l’exercice régulièrement, et pourtant qui se sentent coupables d’être en surpoids ou en sous-poids; tant d’hommes qui se sentent dévalorisés car ils n’ont pas la masses musculaires qu’ils voudraient ou la super découpe des abdos malgré les heures passées au gym (et les tonnes de suppléments qu’il prennent); des petites filles de 7 ans qui commentent le poids de leurs copines et les trouvant grosses et pas jolies; et des petites filles de 9 ans que l’on met au régime….

Quand votre cheville enfle après une entorse, il paraît évident que l’enflure fait partie du processus normal de guérison: des nutriments et éléments réparateurs sont acheminés sur place, d’où l’enflure. La douleur vous rappelle de ne pas mettre de poids sur votre cheville tant qu’elle n’est pas assez guérie pour le faire. La démangeaison parfois intense, qui ramène du sang neuf dans la région, signale la fin du processus. Vous accompagnez votre corps en vous reposant, en mettant de la glace et en marchant avec des béquilles. Mais vous ne vous concentrez pas toute la journée pour faire guérir votre cheville. Et même les médicaments que vous prenez ne vous font pas guérir; ils diminuent l’intensité des symptômes pendant que votre corps fait le reste.

Une femme qui prend des suppléments de fer n’est jamais pointée du doigt si elle reste encore anémique. On sait qu’il y a une différence entre ingestion et absorption: ce n’est pas parce que vous prenez un aliment, un supplément ou un médicament que celui-ci est automatiquement absorbé par le corps. Et ce n’est pas parce que vous en prenez plus qu’automatiquement votre corps en prend plus. Les mécanismes qui régissent l’absorption restent encore à découvrir bien que l’équilibre de la flore bactérienne intestinale semble jouer un grand rôle dans l’absorption.

Pourtant, celle qui est grosse est presque automatiquement jugée pour son manque apparent de contrôle sur elle-même; comme s’il n’en tenait qu’à elle de maigrir.

C’est faux.

Et très culpabilisant.

Ce n’est pas à votre niveau conscient et délibéré que ces mécanismes se jouent: ils sont contrôlés par votre cerveau et vos différents systèmes nerveux, endocriniens, digestifs etc. C’est un orchestre magnifique et d’une telle complexité que vous seriez bien incapable d’en prendre les commandes même si vous le vouliez.

Mais voilà que sous prétexte que vous avez le contrôle (apparemment du moins) de ce que vous mettez dans votre estomac, vous êtes responsable de ce que votre métabolisme en fait. Comme si vous aviez le pouvoir de décider où et comment sont utilisées les calories que vous ingérer: par ici un peu de gras, par là de la chaleur et de l’envie de bouger…

« Oui, mais je mange du gâteau des fois! » « oui, mais si j’arrêtais de manger des chips le samedi devant la télé! » « Oui, mais je mange deux gros carrés de chocolat par jour! » »Oui mais si je mangeais moins! »…et tant d’autres choses encore…

Alors permettez-moi de vous dire avec force, et à le répéter jusqu’à ce que ça entre: vous n’êtes pas responsables de ce que votre corps fait avec ce que vous lui donnez.  L’équation entre ce que vous ingérez et ce que votre corps en fait est plus complexe que cela.

S’il vous plaît, faites-vous du bien: réconciliez-vous avec la nourriture, détendez-vous avec la nourriture, (ré)apprenez à écoutez vos besoins et vos limites,bougez pour le plaisir, faites des changements basés sur le bien-être ressenti et non sur la privation ou le contrôle…et comme votre cheville guérit pendant que vous accompagnez votre corps, même quand vous n’y pensez pas, écoutez votre corps et laissez votre métabolisme faire ce qu’il sait faire.

Vous n’aurez peut-être pas la silhouette de vos rêves, mais vous irez beaucoup mieux.

Détendez-vous, vous n’avez pas le contrôle.

 

Manger quand on a faim…


Il y a plus de 15 ans , j’ai lu le livre de Germaine Greer: Quand manger remplace aimer.

L’auteure nous partage son chemin de rétablissement de sa relation à la nourriture. Lassée des éternels régimes et des restrictions qui ne fonctionnaient pas, elle a décidé, un jour, qu’elle mangerait quand elle avait faim, qu’elle mangerait ce dont elle envie et dans les proportions qu’elle avait envie. Elle a décidé de faire confiance à son corps, de l’écouter et d’être son propre terrain d’expérimentation. Lire la suite

Ceci est mon corps

POR SPI relax

J’ai le corps que j’ai. Vous avez le corps que vous avez. Vous êtes grandes, petites, rondes, grosse, avec les épaules carrées, mince, avec plus ou moins de poitrine, avec une certaine largeur de hanche, qui a pu changer avec une grossesse, ou avec l’âge. Vous avez des rides ou avez peur d’en avoir; vos entrecuisses se touchent comme la plupart d’entre-nous : c’est pas le gras c’est le positionnement de vos hanches!

On voit peut-être vos côtes, ou pas. Vos cheveux sont épais, fin et peut-être clairsemé…vous avez un nez qui vous plaît ou qui prend trop place sur votre figure; vous êtes cernée, pleine de bouton,  de bourrelets, avec des cicatrices sur le corps; parfois vous vous trouvez plus jolie que d’autres. Parfois le miroir est une torture…
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