Archives mensuelles : août 2018

Commencez par la fin! (La faim?)

Marc David, Fondateur de I’Institute for the Psychology of Eating, se plaît souvent à dire « Achieve the endgoals first », autrement dit « Commencez par la fin »…

C’est un outil précieux et puissant que de commencer par la fin. Ainsi, si votre objectif est de perdre du poids pour vous sentir plus légère, prendre le masse pour vous sentir plus en confiance, vous faire faire une chirurgie quelconque pour être plus sexy et bien l’idée est de ne plus mettre votre but au bout, après un certain nombre d’action, pour vous donner le droit à ce à quoi vous aspirez.

Trouvez comment vous sentir plus légère MAINTENANT. Qu’est-ce qui alourdit votre vie? Qu’est-ce que qui vous entrave?

Faites une liste. Puis regarder ce qui vous appartient dans cette liste; ce que vous pouvez changer dès à présent.

Trouvez comment  vous sentir plus en confiance AUJOURD’HUI.

Comment se comporte les gens que vous admirez, qui semblent avoir confiances en elles/eux? Comment parlent-Elles? Se tiennent-elles ? Agissent?

Et commencez de votre côté à modifier votre comportement.

Trouvez comment vous sentir plus sexy TOUT DE SUITE.

Qu’est-ce que veux dire sexy pour vous, autre que des mensurations? Quand est-ce que vous vous sentez attirantes? Remarquable? À l’aise dans votre corps? Joyeuse?

Et commencez à nourrir votre sensualité.

Quand votre objectif se situe au-delà…quand votre bonheur est remis à plus tard…quand il y a des montagnes et des marais à traverser pour vous donner la permission de vivre ou de ressentir quelque chose…quand vous vous interdisez des choses aujourd’hui pensant que vous vous en donnerez le droit quand…quand vous vous privez pour un futur hypothétique…

Vous vous faites souffrir au quotidien sans jamais être certaines que votre sacrifice soit récompensé.

Vous remettez votre bonheur à un moment ultérieur qui ne viendra peut-être pas.

Vous vous condamnez à une insatisfaction perpétuelle.

et vous prenez le risuqe de vous donner un autre objectif dès le premier atteint: vous avez réussi à perdre 5 livres ? vous êtes heureuse trente secondes et vous pensez déjà au prochain 5 livres.

Quand vous « commencer par la fin », votre bonheur est maintenant…et parsemé tout au long du chemin, pas juste au « bout ».

Écoutez vos fins et vos faims dès à présent…

Symptôme, que me racontes-tu?

 

Notre société se veut efficace: des résultats, des chiffres, des buts. Succès ou échec. En cas d’échec on continue…on lâche pas. Parfois, on continue même ce qui ne donne aucun résultat!

Vous avez mal? Voici une pilule! (corollaire: vous avez encore mal? deux pilules…ou trois…ou on coupe un truc…ou on vous abandonne…ou c’est dans votre tête…)

Vous avez une masse? C’est la guerre qui commence ! Car il faut combattre la maladie, se battre contre la dépression, marcher contre la sclérose en plaques ou le cancer du sein…surtout ne pas abandonner le combat, sinon vous êtes mort.e.

Et si on abordait la chose autrement?

Votre corps veut vivre

Peut-être même plus que vous.

Bien que nous ne comprenions pas toujours nos symptômes et qu’ils nous embêtent, nous font souffrir, nous handicapent…ils sont comme des enfants qui essayent d’attirer notre attention.

Et nous préférons les faire taire plutôt que d’écouter ce qu’ils ont a dire. Comme ces parents qui continuent de regarder leur téléphone alors que leurs enfants leurs parlent, leurs bébés leur font des sourires, leurs plus vieux racontent quelque chose. Cet air distrait, peu présent, qui , quelque part prépare une catastrophe relationnelle.

Il en va de même pour nos symptômes.

Nous ne voulons pas avoir mal; ressentir trop fortement les cris du corps. Nous tolérons mal de ne pas pouvoir faire ce que nous voulons quand nous le voulons. Comme si notre corps n’était qu’une machine qui doit se comporter comme nous le désirons.

Mais notre corps est plutôt comme notre cheval: sensible, intelligent, en lien avec son environnement. Quand nous nous comportons comme des cavalières contrôlantes qui sont convaincues que nous savons mieux que notre cheval…Quand nous serrons la bride et le mords et que nous avons des éperons au talon,  alors nous compromettons notre relation avec notre corps et risquons encore plus de difficultés, plus de blessures à venir.

Soyons comme les Indiens des plaines qui montaient sans selle et sans bride et pourtant accomplissaient des exploits avec leurs chevaux.

Écoutons notre corps et ses symptômes. Laissons-le nous apprendre comment le traiter.

Même si nous prendrons peut-être quand même la pilule ou le remède, prenons avant tout le temps de se mettre en relation avec nos symptômes. Ils sont les Messagers.

 

Trop de retenue?

Bon, un sujet important mais parfois gênant à aborder: la constipation

Comme naturopathe, je sais très bien que les deux premières choses à regarder quand je reçois quelqu’un.e c’est le sommeil et l’élimination. Je reviendrai sur le sujet du sommeil dans un autre article.

Il y a bien évidemment plusieurs causes à la constipation: déshydratation, manque de fibre ou de gras dans la nourriture, manque d’exercice, les troubles du microbiote-nos bactéries amies, la prise de certains médicaments…

Je vous suggère le livre de Giulia Enders Le Charme Discret de l’Intestin pour un regard drôle et pertinent et une foule d’information sur la physiologie de cet organe majeur.

Aujourd’hui, laissez-moi  plutôt vous parler de…retenue!

Il se trouve que nous n’avons pas beaucoup de contrôle sur la plupart de nos mécanismes physiologiques. Nous pouvons retenir notre souffle quelques minutes, notre urine pendant un certain temps mais au bout d’un moment nous n’avons d’autre choix que de reprendre notre souffle et nous risquons de nous uriner dessus si nous attendons trop longtemps.

Mais le sphincter de l’anus, le muscle donc qui retient les selles, est sous notre contrôle conscient et volontaire. À moins d’avoir une gastro ou d’avoir avalé quelque chose de toxique qui pourrait provoquer une diarrhée, il est possible de retenir ses selles de façon consciente ou inconsciente au point de se rendre très malade.

On reconnaît même l’existence de l’anisme qui est une contraction de l’anus qui se fait malgré le fait qu’une personne peut ressentir une envie de déféquer. Son système pousse les matières vers l’extérieur et en même temps l’anus se contracte et empêche l’expulsion.

Quelqu’en soit le degré, ou la cause. on peut toujours s’interroger sur la partie émotionnelle qui pourrait être liée à la constipation.

Regardons dans nos vies si nous sommes souvent en contrôle ou si nous avons peur de perdre le contrôle.

Sommes-nous capable de nous détendre, de nous laisser aller?

Qu’est-ce que nous retenons ? Qu’avons-nous peur de laisser sortir?

Est-ce que nous sommes capable de rire, vraiment rire?

Est-ce que notre famille avait un rapport particulier avec le caca?

Y-t-il des choses que nous préférons garder à l’intérieur plutôt que de les dire et qui nous empoisonnent? Avons-nous peur de révéler des choses pas trop belles que nous avons vécues pour protéger les autres?

Le Dr. Devroede, un spécialiste de l’intestin, a pu faire le lien entre les problèmes intestinaux de ses patients et des vécus d’abus sexuel…(voir son ouvrage: « Ce que les maux de ventre disent de notre passé »).

Une bonne santé passe par une bonne élimination. Tant sur le plan physique que le plan émotionnel…ne prenez pas à la légère une constipation qui dure plus que quelques jours.

Et éliminons joyeusement ce qui ne nous sers plus!

 

Poids, Préjudices et Préjugés

La vénus de Malte

« Les grosses sont paresseuses et se laissent aller » « Si on est gros, c’est qu’on le veut bien et qu’on ne veut pas faire d’effort » »Regarde-là comme elle est maigre, elle doit être anorexique! » »C’est évident, les grosses mangent trop » »Pour maigrir c’est facile, un peu de volonté, moins manger et bouger plus »

Avouons-le , notre société a un problème avec le poids. Quelques de décennies de rabâchage sur les dangers du gras et de l’obésité ( qui se révèlent soit exagérés, soit faux) , de modèles de beauté qui maigrissent sans cesse au point qu’il faille une loi en France pour interdire qu’elles soient plus maigres, une méconnaissance, même chez les médecins, des mécanismes physiologiques entourant le prise, le maintien, ou la perte de poids, et nous voilà dans de beaux draps.

Nous ne sommes pas des machines qui rentrent des calories comme une voiture de l’essence. Ce n’est donc pas en mangeant moins et en bougeant plus que vont régler les problèmes de surpoids. Si tant que cela soit un problème réel.

L’équation est d’autant plus séduisante qu’elle nous semble logique et que bien des compagnies font des milliards de dollars à entretenir le mythe du contrôle tout en glorifiant la minceur. Alors nos yeux sont conditionnés à trouver plus beau un corps filiforme chez les femmes un corps bien découpé et avec du volume chez les hommes.

À n’importe quel prix.

Alors on se restreint, on se met en état de famine et de malnutrition, on passe des heures dans un gym, on se fait agrafer l’estomac…pour se retrouver au même point et même pire.

Quelque soit la diète utilisée, dans les meilleures études, 96% des participants ont reprit leur poids au bout de deux ans, et même un peu plus. Même dans les chirurgies bariatriques…qu’on se le dise, les diètes NE FONCTIONNENT PAS!

Demandez à une maigre de grossir et vous verrez que ça n’est pas plus facile.

Regardez ce que des hommes sont prêt à prendre comme stéroïdes, un danger pour leur santé, pour prendre du volume…volume qui dégonfle de manière pas très jolie quand ils arrêtent l’entraînement et qui les mets à risque de problèmes cardiaques, entres autres.

Pouvez-vous imaginer une femme entrant dans un cabinet de médecin et se faire dire: « Madame vous devez perdre 4 centimètres, vous êtes trop grande, c’est dangereux pour votre santé » ? On va faire quoi? Lui couper les pieds ou la tête? Pourtant nombre de femmes se font dire par leur médecin que les problèmes pour lesquels elles consultent sont dus à leurs surpoids, même quand cela n’a aucun lien! Au point que des femmes en surpoids n’osent plus aller voir le médecin pour ne pas avoir à subir ce jugement. Ce qui fait qu’elles sont plus à risques de diagnostics tardifs, de complications ou de mauvais soins.

Les mécanismes qui gèrent la prise de poids sont des mécanismes aussi complexes et inconscients que ceux qui gèrent votre taille…Les hormones qui gèrent la faim et la satiété, celles qui gèrent la métabolisation du sucre et des gras, celles qui sont influencées par le stress, par les diètes précédentes, l’environnement, l’âge…l’hypothalamus, la thyroïde, les surrénales…c’est un ensemble complexe de réactions chimiques adossé à des génétiques qui favorisent la prise de poids et rendent difficile sa perte.

Cela veut aussi dire que vous n’avez pas le contrôle que vous croyez avoir sur votre poids. Demandez à ces personnes qui ont naturellement un « poids-santé » comment elles font. Elles n’en font pas plus que les autres! La seule différence c’est que si elles mangent un peu trop, elles auront tout aussi naturellement plus envie de bouger; ou elles auront plus chaud pendant quelques heures et voilà! Le surplus calorique sera parti. Car c’est leur métabolisme qui décide de ce qu’il fait avec ce qu’on lui donne.

« Notre gras est le premier trésor de l’humanité » disait le Dr Claude Sabbah. Grâce à lui nous avons survécu aux famines, aux manques, aux grossesses…

Et voilà qu’aujourd’hui on le vilipende, on le combat, on le juge inesthétique et on le considère comme le témoin de la faillite de certaines personnes qui ne veulent pas assez maigrir. On affirme qu’il est préjudiciable pour la santé alors que la science se résigne en fin à l’infirmer après de grandes études sur des milliers de personnes et sur plusieurs années. En réalité perdre et regagner du poids est plus préjudiciable pour notre santé que de simplement rester obèse. Choquant n’est-ce pas? Contraire à nos perceptions et aux affirmations clamées haut et fort un peu partout.

Les préjugés sur le gras, sur le poids,sont un mal silencieux mais envahissant. Il détruit à petit feu bien des personnes qui vivent une haine d’elles-mêmes insoupçonnée. Il participe à la discrimination en écartant les personnes en surpoids de bien des emplois, bien des promotions, bien des relations, biens des représentations positives. Il encourage le jugement par les pairs sur quelque chose qui n’est pas réellement sous le contrôle des personnes affectées. Comme quand on dit que les pauvres sont paresseux ou que les itinérants sont dans la rue par leur faute.

Cela dédouane notre société qui peux continuer à regarder ailleurs et couper dans les services. Ou faire passer pour une faille personnelle un problème bien plus grand.

C’est le même genre de discrimination que celles basées sur la couleur de la peau ou l’orientation sexuelle. Dans certains endroits du monde on vend des crèmes pour blanchir la peau; dans d’autres on affirme qu’on peut « guérir » l’homosexualité…

La vérité, c’est que cela ne fonctionne pas. Si un médicament ne fonctionnait que sur 4% des cas, on aurait tôt fait, j’espère, d’essayer autre chose.

Alors sortons de notre folie collective; éloignons-nous des dogmes concernant le poids; visons la santé plutôt que l’apparence; rééduquons nos yeux et notre bouche; lâchons nos jugements internes et externes. Dressons-nous contre les diktats maladisants d’une société basée sur la compétition et la comparaison. N’ayons plus peur de nos poignées d’amours, de nos rouleaux, de cette chair qui rebondit quand on bouge. Ne nous empêchons pas d’enfourcher une bicyclette, de mettre un maillot de bain ou d’aller à un cours de Yoga parce que nous n’avons pas le corps « comme il faut ».

Réjouissons-nous d’avoir un corps; aimons-le pour tout ce qu’il nous permet de faire. Il y a tant à célébrer!

S’aimer telle quelle devient un acte révolutionnaire.

Et non, cela n’équivaut pas à se résigner, se laisser aller et ça ne risque pas d’augmenter le problème. C’est simplement que détester sa main gauche et vouloir qu’elle disparaisse serait signe d’une maladie mentale. Pourtant on semble trouver tout à fait normal de dire et de désirer ça à propos de notre gras de ventre, de fesse, de notre petit truc mollasson sous nos bras…

Réjouissons-nous d’avoir la vie, quelle que soit la forme qu’Elle prend.

 

(SI vous voulez des références d’articles scientifiques sur le fait que les diètes ne fonctionnent pas, que le surpoids n’est pas un facteur de risque- sauf dans peut-être 2 maladies-, que le surpoids protège de bien des maladies et semblent même rallonger quelque peu l’espérance de vie…je vous suggère le livre de Linda Bacon: Health at Every Size. Une mine d’or.)