Je me souviens de ce travail de secondaire deux : Est-ce que mon corps est à moi ou est-ce que mon corps c’est moi?
Le temps a passé et cette question revient de temps en temps. Aujourd’hui ma réponse est plus inclusive. Il y a ce corps que je perçois comme « à moi »: quand je veux faire quelque chose et qu’il m’obéit. Quand je suis capable d’attendre un peu pour manger, quand je me retiens un moment pour aller aux toilettes, quand je décide de me lever pour aller marcher.
J’ai alors l’impression que « je » suis dans un véhicule que « je » contrôle, où je décide. Je suis « sur » mon cheval et il fait ce que je lui ordonne. J’ai alors tendance à oublier qu’il est moi, aussi. C’est souvent là que je constate les risques de maltraitance que nous faisons subir à notre corps, qui reste conciliant et accommodant autant qu’il le peut.
Mais quand je suis une mauvaise cavalière, quand je ne pense qu’à mes désirs (de corps parfait par exemple), plutôt qu’à mes besoins corporels…quand je me crois au-dessus de mon corps. Alors, mon merveilleux corps, lui qui est en contact avec la Vie, lui qui a une grande sagesse que j’oublie, ce corps-là reprend sa place. Ça ne me fait pas toujours plaisir. Mais quand je suis malade, quand j’ai mal, quand je me mets à manger « trop » (parce que je me suis privée de l’essentiel trop longtemps), mon corps me ramène à l’ordre et me rappelle que sans lui, « je » ne peux plus grand chose. Mon corps me permet la vie, supporte la vie, entretient la vie.
Merci mon corps! Je suis cavalière et cheval aussi. Nous sommes liés toi et moi. Je crois qu’une partie de moi se prolongera au-delà de ta vie, mon corps…mais en attendant, tu es ma meilleure amie, « carcasse »!
(en écho avec une chanson d’Anne Sylvestre que j’aime beaucoup:https://www.youtube.com/watch?v=4Xqt2lwhZR0).</p>