Archives mensuelles : février 2019

L’alimentation, une distraction?

Nous voulons être en bonne santé…On nous dit que nous sommes responsables de notre santé, que nous avons le contrôle de notre apparence physique. On nous montre les modèles de la bonne santé…Alors on se préoccupe de notre santé, de notre alimentation, de notre forme physique et de notre niveau d’énergie.

Puis, souvent sans s’en rendre compte, cette préoccupation prend une place de plus en plus importante dans nos vies. Nous y pensons, nous jugeons notre régime alimentaire, nous nous forçons dans des exercices pour la forme mais sans plaisir. Nous accueillons mal nos moments de fatigue et nos malaises et sommes de moins en moins patientes avec nos maladies ou celles de notre entourage. Nous avons peur de souffrir et ne trouvons plus de sens à notre vie si nous pensons devenir un « fardeau » pour nos proches et notre société.Nous essayons d’exercer un contrôle sur notre vie en passant par le contrôle de notre alimentation, de notre forme physique, de notre image corporelle.

Je postule ici qu’une partie de toute cette énergie investie dans cet aspect de notre vie sert en fait de distraction.

Je préfère contrôler mon assiette que de m’interroger sur ce qui me nourrit vraiment: l’état de mes relations amoureuses, amicales ou familiales.

Je préfère avoir l’air bien plutôt que d’être bien .

Je me concentre sur mes symptômes plutôt que de m’interroger sur leur message: ai-je des situations non réglées dans vie? Des violences vécues encore à vif? Des personnes dans mon entourage qui sont toxiques?

Je préfère muscler mon corps que de me demander où en est mon âme, où sont passés mes rêves et mes aspirations.

Je préfère la chirurgie esthétique, les régimes draconiens et autres traitements pour avoir l’air « sexy » plutôt que de plonger en moi-même: Comment va réellement ma sexualité? Est-elle blessée, insatisfaite, inadéquate? Est-ce que je m’oublie pour faire plaisir à l’autre? Est-ce que j’ose dire ce dont j’ai envie, quelles sont mes limites ? Est-ce que je me sens vraiment aimée?

Ainsi je sais où est le « problème »: je mange trop, je mange mal, je ne fais pas assez de sport, je ne suis pas en forme, j’ai des allergies, des compulsions, je suis trop fatiguée.

Il est peut-être temps de commencer à regarder derrière le rideau du théâtre que je me joue et me poser des questions essentielles.

Quand je suis en accord avec moi-même, je mange justement, à ma faim.

Quand j’aime qui je suis dans ma vie je n’ai pas besoin de tant de distractions: ma vie elle–même nourrit mon intérêt.

Quand j’ai des activités et des relations qui me comblent, je ne vis pas l’ennui comme un souci, comme un trou à remplir, mais plutôt comme une parenthèse bienfaisante.

Quand mon monde émotionnel est apaisé, quand mes blessures sont soit guéries, soit en bonne voie de l’être, bouger redevient naturellement une source de plaisir.

Quand je prends du temps pour mon âme, ma spiritualité, ma philosophie de vie, je remplis des espaces en moi que la nourriture n’atteindra jamais.

Quand je soigne mes relations et que j’ai le courage de ne plus tolérer la toxicité en moi ou autour de moi, je n’ai plus besoin de compenser. et le sucrée reprend sa juste place.

Quand je sais me protéger autrement que par mon apparence physique et qu’avec ce bouclier merveilleux qu’on appelle le gras, mon corps peut retrouver son juste poids (même si ce n’est pas celui que j’ai en tête!).

Quand la joie est mon moteur et mon guide, l’énergie est au rendez-vous et la fatigue est bienvenue car elle apparaît simplement comme une limite juste. Alors je peux me déposer dans ma fatigue avec satisfaction, comme dans une bonne et douce couverture.

Et bien d’autres choses encore.

Alors, si vous constatez que vous être occupée, trop occupée ou trop préoccupée par votre assiette, il est grand temps de reprendre contact avec Qui mange…

 

Le poids et les vacances

 

Avez vous déjà remarqué que les vacances ont un impact positifs sur votre poids?

Êtes-vous déjà revenue plus mince de vos vacances tout en ayant l’impression d’avoir bien, ou même beaucoup mangé? Ou bien d’en avoir pris un peu alors que d’habitude vous n’arrivez jamais à en prendre?

En fait ce phénomène reflète bien l’effet du stress et de la relaxation sur la prise ou la perte de poids. Souvent, nous sommes plus détendues en vacances. Nous oublions nos régimes, nous nous donnons la permission de manger sans culpabilité ou mieux encore, nous ne nous préoccupons tout simplement pas de notre poids.

Nous vivons nos vacances sans arrière-pensée; nous trouvons un rythme différent; nous nous aérons la tête de nos problèmes quotidiens. Nous sommes plus relaxes dans nos relations; nous laissons les enfants être plus libres sans que cela nous énerve autant que d’habitude. Nous nous nourrissons de paysages, de marche détendue, de rencontres.

Si nos vacances sont assez longues pour que l’on se détendent vraiment (une semaine de fou dans un tout-inclus pourrait bien ne pas compter comme une réelle vacance!), notre cerveau se détend et notre métabolisme retrouve sa force et son équilibre. Notre appétit nous semble bon, la nourriture nous comble, la bonne compagnie ou le bon environnement ajoute à l’expérience nourrissante.

Je sais qu’il est difficile de retrouver le sentiment des vacances quand le quotidien revient avec ses obligations, ses attentes, ses stress, ses montagnes de faire.

Une suggestion cependant…commencez par vous donner une journée par mois de « vacances » où vous ne faites que ce que vous avez envie. Où vous ne vous donnez aucune obligation, (les enfants mangeront des céréales! Le linge attendra une journée de plus! les retours d’appels aussi!…) Autorisez-vous une oasis dans vos tempêtes habituelles.

Quand vous serez bonne avec une journée par mois, augmentez donc à deux, à trois et même 4 par mois. Quand la culpabilité pointe son vilain nez, que la pression augmente de la part de votre partenaire, de vos amies, de vos enfants, souvenez-vous que même « Dieu » s’est reposé le 7ième jour…

Avec un peu de pratique, ces journées-là vous permettront de mieux faire face à vos obligations, donneront une pause essentielle à votre santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle.  Au bout de quelque temps, elles deviendront aussi sacrée et nécessaire qu’une grande respiration…et vous verrez sûrement toutes sortes de symptômes désagréables disparaître!

Et c’est aussi une mesure éducative extraordinaire pour votre entourage qui n’aura pas le choix que d’apprendre à se débrouiller sans vous, à tolérer un peu de bordel dans la maison, à reconnaître tout votre faire et à l’apprécier…

Bonnes vacances!

 

Je te traite comme je me traite


« Il y a un parallèle à faire entre la façon dont je traite mon corps et celle dont je traite les autres autour de moi » Marc David , en formation.

Voilà bien un sujet délicat et sensible, mais qui mérite qu’on s’y attarde: ma relation à mon corps peut aussi parler de ma relation à l’autre.

Je me souviens d’un prof au secondaire qui nous avait fait faire une dissertation sur le thème suivant: est-ce que mon corps c’est moi ou bien est-ce que mon corps est à moi? Cette question reste pertinente aujourd’hui. Quel est mon rapport à mon corps, au corps?

Vers 3 ans mon fils s’était brulé assez sérieusement à la main…et pendant que la douleur était vive , il tentait d’éloigner sa main du reste de son corps…comme si sa main pouvait être séparée de « lui ».

La croyance des trans-humanistes est que le corps m’appartient, comme une machine que je peux contrôler, modifier, soumettre…vous comprendrez que je me situe plutôt à l’autre spectre. Pour ma part, mon corps c’est moi, tout en ayant la croyance que j’ai une dimension qui se situe au-delà de mon corps: mon âme. Mais sans mon corps, impossible d’exprimer la vie sur cette planète et d’être en relation avec l’autre.

Et comme la relation interne avec moi-même s’exprime aussi, comme un écho ou un miroir, dans ma relation avec l’autre, il est bon que je prenne le temps de regarder comment je me traite. Car même si je fais un effort conscient pour être moins critique des autres que je ne me juge moi-même  (par exemple), il reste que mon naturel transparaît.

Si je suis sévère avec moi-même, rigide dans dans mes choix alimentaires, exigeante dans mes pratiques sportives, il est probable que je sois aussi ainsi avec les gens de mon entourage, particulièrement mes proches.

Si je suis  plutôt relaxe, que j’ai du plaisir à habiter mon corps, que je m’accepte comme je suis, il s’ensuit que je suis probablement moins critique envers les autres et leur corps.
Est-ce que j’aime prendre soin de moi, de mon corps? Est-ce que je sais me dorloter? Régulièrement? Est-ce que j’aime habiller mon corps? Le parer? Pour moi ou seulement pour l’apparence?

Alors, quel langage est-ce que j’utilise quand le parle de moi, de mon corps à moi-même ? Aux autres ? Comment est-ce que je me traite quand personne ne regarde? Quand je n’ai pas de relation amoureuse dans ma vie? Quand je suis seule à la maison? Quand je me regarde dans le miroir?