J’ai le corps que j’ai. Vous avez le corps que vous avez. Vous êtes grandes, petites, rondes, grosse, avec les épaules carrées, mince, avec plus ou moins de poitrine, avec une certaine largeur de hanche, qui a pu changer avec une grossesse, ou avec l’âge. Vous avez des rides ou avez peur d’en avoir; vos entrecuisses se touchent comme la plupart d’entre-nous : c’est pas le gras c’est le positionnement de vos hanches!
On voit peut-être vos côtes, ou pas. Vos cheveux sont épais, fin et peut-être clairsemé…vous avez un nez qui vous plaît ou qui prend trop place sur votre figure; vous êtes cernée, pleine de bouton, de bourrelets, avec des cicatrices sur le corps; parfois vous vous trouvez plus jolie que d’autres. Parfois le miroir est une torture…
La compétition est féroce. Pire encore depuis Photoshop. C’est un combat perdu d’avance. Il vaut mieux ne plus jouer.
Je sais bien que l’aspect corporel est votre premier contact avec l’autre.
Je sais bien que nous sommes toutes et tous imbibé.es d’images de ce qui devrait être beau, en santé, attirant, sexy…avec des références de comparaison juste impossible à atteindre…ou atteintes avec un coût faramineux pour votre corps, votre coeur, votre estime de vous-même…et même atteint, cela ne durera point.
Vos seins aussi tomberont; ou le dessous de vos bras; ou votre menton, votre ventre, vos joues…la beauté plastique et la fraîcheur de la jeunesse passe et il est probable que vous serez vivante bien plus d’années qu’elles…
J’ai été massothérapeute pendant des années et je peux vous dire que j’en ai vu des corps! J’en ai touché et j’en ai écouté. Et la seule femme que j’ai vu qui avait un corps qui ressemblait à un magazine, ne s’aimait pas pour autant. Dévalorisée, comme beaucoup d’entre-nous,et plus préoccupée par l’aspect visuel de sa personne comme aune de sa valeur.
La révolution réside dans l’acceptation de nos corps; tels quels; à tout moment de notre vie…dans le plaisir de tout nos sens, pas seulement celui de la vue. Ce qui donne le vrai plaisir du corps c’est l’habiter, L’habiter de l’intérieur, pas de l’extérieur.
La sensualité de nos corps, le plaisir du toucher, du goûter, de la texture, du mouvement, de la respiration, de la vie quoi!
Ceci est mon corps. Ce n’est pas que l’enveloppe de ma personne sur laquelle certains semble juger de mon caractère, de ma volonté ou de mon intelligence. Oui, j’ai l’air de ceci et j’ai aussi une symphonie, si vous voulez l’entendre.
Ceci est mon corps. C’est l’expression même de la vie et de la diversité qui m’habite. C’est mon souffle incarné, mon âme visible, ma lumière densifiée pour pouvoir vous toucher. Cela vaut bien des célébrations, bien des honneurs, bien du respect.
Ceci EST mon corps. Je ne le changerais pas, pour rien au monde. Vous ne le changerez pas non plus, même avec mille regards désapprobateurs, milles jugements à haute voix, milles dédains ou dégoûts, ni même avec tout votre amour.
Ceci est mon corps. C’est le don inestimable qui m’a été donné, le temple où réside un infime de l’infini. Je ne vous laisserais pas le réduire et me réduire à son image. Je ne le ferai pas non plus. Je ne le ferai plus.
Ceci est mon corps, votre corps, sain, saint et sanctifié; sacré et secret; connu et mystérieux. En faire un ennemi est sacrilège.
Ceci est votre corps; qui mange, qui boit, qui touche, qui sent, qui goûte, qui sue, qui urine, qui saigne, qui aime, qui colère et qui joie, qui pleure et qui porte, qui cicatrice et qui blesse,qui malade et qui s’étiole, qui crée et qui brise, qui chante et qui bouge,qui peur et qui pète, qui sexe et qui guili-guili, qui rit et s’extasie, qui clame et se calme,qui console et caresse, qui bafoué et malmené, qui porte la vie et qui est animé…
Qui meurt.
Et m’empêchera alors à jamais de vous étreindre.
En attendant: merci, mon corps.
C’est magnifique !!!
Ton partage va me soutenir à m’aimer davantage. Toute ma gratitude