Nourriture-récompense, Nourriture-punition

La nourriture possède bien d’autres attributs que celui de nutrition. Une des plus courantes est la nourriture-récompense.

Celle avec laquelle on manipule les enfants pour qu’ils finissent leurs assiettes, par exemple. Sans se rendre compte que, ce faisant, on fait comprendre à l’enfant que la nourriture principale (légumes, grains, viandes) n’est pas si « bonne » que ça puisqu’on doit se force pour en manger pour finalement avoir le « droit » au dessert. Cela met aussi l’emphase sur le sucre comme étant désirable, spécial et et attrayant.

Oui, il fût un temps où le sucre était réservé aux classes sociales riches et où la chanson disait « Donnez bons parents, du sucre aux enfants » (Dame Tartine). En élevant le sucre au rang du privilège  , nous mettons en place un cercle vicieux qui accorde au sucre des supers-pouvoirs: récompense, plaisir, rituel mais aussi interdits et culpabilités. En mettant les sucreries à part, en les associant à spéciales et rares, nous en faisons un icône qui semblent combler nos insatisfactions, nos manques relationnelles (une sortie à la crèmerie pour remplacer une présence parentale déficiente, par exemple), nos besoins de reconnaissance et d’appartenance.

Mais comme ce même sucre est aussi diabolisé, reconnu comme mauvais pour la santé, faisant grossir, déréglant l’insuline et nourrissant les cancers, nous voilà maintenant prises dans un engrenage terrible: la même nourriture qui nous fait plaisir nous fait du mal.

Nous sommes attirées par ce qui est « mal », « mauvais » et par extension, quand nous en mangeons nous faisons quelque chose de mal. Alors la nourriture devient punition et source de stress. Nous nous punissons avec des légumes au lieu de les apprécier. Nous punissions notre corps avec de l’exercice forcé et sans plaisir quand nous avons « fauté » avec un aliment défendu. Nous nous détestons après avoir « succombé » à la tentation d’un gâteau ou d’une pâtisserie.

La culpabilité entre en scène, la peur aussi. Et le fruit défendu précipitera notre chute… et la nourriture se change en religion.

Il est temps de sortir de notre folie individuelle et collective. La nourriture, intrinsèquement, n’est ni bien ni mal. Elle n’est pas « morale ». Elle n’indique pas notre valeur personnelle, notre capacité à nous contrôler, notre intelligence, notre supériorité faces aux autres, ou notre volonté.

Chaque mode alimentaire attaque l’un ou l’autre de nos macronutriments essentiels: sucres, gras ou protéines…leur attribuant à tour de rôle la responsabilité de tous les maux, méfaits et désordres alimentaires.

Soyons saines d’esprit et de corps.

Mangeons de tout avec modération et avec plaisir. Que le dessert ne soit plus l’apothéose d’un repas, ni son apocalypse. Que l’on retrouve le plaisir de toute la nourriture: des légumes aux protéines, de la salades aux grains, des fruits au féculents, de l’entrée au dessert.

Quand la nourriture cessera d’être un enjeu trop émotionnel, nous serons en mesure d’entendre ce que notre corps nous dit, ce qu’il nous réclame, ce dont il se passerait bien.

Que nos changements alimentaires soient faits dans la tranquillité, dans le plaisir, dans la bienveillance envers nous-mêmes et non dans la peur, le stress, la privation et l’obligation.

Oui, je vous le dis, c’est tout à fait possible!

Une relation intime

De nos jours il est une relation qui est encore plus intime et tabou que le sexe, l’argent ou la politique. Plus sensible, plus intérieure et plus cachée que bien des fantasmes qu’on étale au grand jour, j’ai nommé:  la relation à la nourriture

Oui, on parle de nos diètes et du dernier régime à la mode (en ce moment le cétogène côtoie le véganisme)…mais parle-t-on du sentiment de privation que beaucoup d’entre-nous vivons chaque jour? De notre insatisfaction par rapport à notre image corporelle? De notre peur de n’être pas à la hauteur par ce que notre corps est non-conforme? De la peur que notre partenaire se détourne de notre corps imparfait ou vieillissant? De notre manque d’amour, de contact et de sensualité que l’on remplace par de la nourriture? De la perte de jouissance de la vie à manger des aliments diététiques? De notre envie d’être enfin libérée des contraintes de la nourriture? De nos fantasmes de pouvoir manger sans restriction? De toute la plac eque prend la nourriture dans nos pensées?

Cette femme qui salive intérieurement en regardant son compagnon manger des frites alors qu’elle-même mange sagement sa salade ou son poisson vapeur?

Celle qui se cache pour prendre quelques biscuits dans la boîte le soir, quand personne ne regarde; celle qui se cache une deuxième boîte de biscuits juste pour elle, afin que personne ne remarque qu’elle en mange…comme une alcoolique cache ses bouteilles.

Celle qui n’arrive pas à manger quand elle est seule…et cet autre-là pour qui c’est l’inverse.

Celle qui fait deux épiceries, une pour sa famille et une pour elle-même. La seconde étant moins appétissante que la première.

Celle qui refuse les invitations au restaurant parce qu’elle a peur de la nourriture alors qu’elle dit qu’elle préfère ce qu’elle cuisine elle-même.

Celle qui sourit, pleine d’enthousiasme et de bonne humeur, qui mange à peine parce qu’elle n’ a pas faim et qui, le soir, ne se retient plus devant le gros sac de chip et le pot de crème glacée.

Celle qui mange debout, dans sa voiture, dans la salle de bain, en faisant le repas pour les autres.

Celle qui se punit et se récompense avec la nourriture, comme elle l’a vécu enfant.

Même sans parler de maladie alimentaire comme l’anorexie, la boulimie ou l’orthorexie, chacune d’entre nous porte une relation intime avec la nourriture qui parle de cette relation intime qu’elle a avec elle-même.

Et comme toute relation très intime, il est difficile d’en parler, de partager sur ces sujets alors même que nous sommes bombardées et submergées par des infos nutritionnelles tout le temps, partout.

Comment en sommes-nous venues là? Parce qu’un virus se promène depuis des décennies et reste bien ancré dans nos croyances. Un virus pernicieux et pervers qui nous fait croire que nous sommes responsables, par la nourriture, de la forme de notre corps; qu’il faut rester en contrôle face à cet ennemi sournois qu’on appelle l’appétit et qui pourrait nous faire perdre l’amour et la considération d’autrui et de nous-mêmes; qu’il n’y a rien de mieux qu’une volonté de fer pour mater ce corps et ses envies…bref, un virus qui nous rend très malade et fait faire beaucoup d’argent à des gens qui ont tout intérêt à briser cette relation  la nourriture qui pourrait être saine, naturelle et sans histoire. En brisant notre relation sacrée avec la nourriture, cette nourriture qui est, chaque fois, l’affirmation de notre relation à la Vie, notre relation au Féminin Sacré Nourricier est si malmenée que peu de femmes et d’hommes en réchappent.

Sauver la planète, la nature, l’environnement, la vie en nous et autour de nous, doit premièrement passer par renouer profondément, viscéralement, avec bonheur et gratitude, à notre corps et à ce qui lui permet de continuer d’exprimer la vie sur cette terre.

Guérissons notre relation à la nourriture et nous serons en voie de guérir notre relation à la Terre-Maman.

L’exercice ou le mouvement?

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On le sait et on se le fait répéter ad nauseam: il faut faire de l’exercice régulièrement. Pour être en bonne santé, pour perdre du poids, pour être moins dépressive, pour bien vieillir, pour être moins sédentaire, pour nos articulations, notre coeur et tout le reste.

Mais voilà, nombre d’entre nous faisons de l’exercice par obligation, par devoir, pour nous donner la permission de manger, pour nous punir d’avoir trop mangé, parce qu’on nous a dit que c’était bon pour nous, par peur de mal vieillir, parce que nous avons mal quelque part, parce que nous nous trouvons trop grosses pour nous mettre en maillot cet été…

Et comme pour les régimes, l’exercice est vidé de son sens et surtout du plaisir que le mouvement apporte réellement au corps. Il devient une tâche supplémentaire parmi d’autres et qui devient lourd au bout d’un moment. Alors on flanche, on réduit nos visites au gym et on se sent coupable…

Il se trouve que notre corps est fait pour le mouvement, par forcément pour l’exercice. L’exercice est une forme codée, parfois très rigide, de mouvement. Il suit des règles très précises et un temps donné. En ce sens, c’est une approche plus masculine du mouvement, qui cherche à remplir une fonction précise pour atteindre un but particulier.

Le mouvement est plus naturel. Regardez faire les bébés qui donnent des coups de pieds frénétiques; les petits qui se traînent sur leurs fesses; les enfants qui essayent toutes sortes de culbutes…le mouvement n’obéit à aucune règle préétablit. Sa limite est celle de la capacité du corps et de l’envie du moment.

Le mouvement procure du plaisir bien avant l’arrivée de l’endorphine des coureuses. Il est joie, car il est la vie qui circule en nous, sans cesse en action. La vie, même au repos, est mouvement.

Le mouvement procure de l’énergie car il nous permet de sortir de nos raideurs en laissant libre cours à notre corps trop souvent contraint. Bouger est alors bien plus efficace que faire de l’exercice, car il recours à la sagesse de notre corps. Notre corps sait bouger quand on lui laisse l’occasion d’être le maître à bord; quand nous écoutons où et comment il a envie d’aller.

Laissez-vous aller. Sautillez, étirez-vous pleinement dans votre lit, sautez une marche de temps en temps en sortant de chez vous, montez les marches du bureau en faisant des petits pas de côté, dansez en faisant la cuisine, trémoussez-vous en remplissant le lave vaisselle, allez dans l’eau pour sentir à quel point vous pouvez bouger différemment quand votre corps est soutenu…amusez-vous à piquer une petite course sans stress, pour le plaisir de vous essouffler un peu (oui, oui, ça peut être très plaisant de s’essouffler!). Retrouvez la joie de votre en corps en mouvement. quelque soit votre forme physique, vos handicaps, votre poids, votre image corporelle.

Laissez l’exercice de côté si vous le faite dans la contrainte, l’obligation ou la punition.

Bougez votre corps d’une façon qui vous fait plaisir et respecte vos limites. Soyez comme l’eau qui se meut simplement, dans toutes les directions possibles et contourne toute résistance.

Vous verrez, vous y prendrez goût et vous vous surprendrez à vouloir en faire plus, juste parce que le mouvement, c’est bon!

 

L’alimentation, une distraction?

Nous voulons être en bonne santé…On nous dit que nous sommes responsables de notre santé, que nous avons le contrôle de notre apparence physique. On nous montre les modèles de la bonne santé…Alors on se préoccupe de notre santé, de notre alimentation, de notre forme physique et de notre niveau d’énergie.

Puis, souvent sans s’en rendre compte, cette préoccupation prend une place de plus en plus importante dans nos vies. Nous y pensons, nous jugeons notre régime alimentaire, nous nous forçons dans des exercices pour la forme mais sans plaisir. Nous accueillons mal nos moments de fatigue et nos malaises et sommes de moins en moins patientes avec nos maladies ou celles de notre entourage. Nous avons peur de souffrir et ne trouvons plus de sens à notre vie si nous pensons devenir un « fardeau » pour nos proches et notre société.Nous essayons d’exercer un contrôle sur notre vie en passant par le contrôle de notre alimentation, de notre forme physique, de notre image corporelle.

Je postule ici qu’une partie de toute cette énergie investie dans cet aspect de notre vie sert en fait de distraction.

Je préfère contrôler mon assiette que de m’interroger sur ce qui me nourrit vraiment: l’état de mes relations amoureuses, amicales ou familiales.

Je préfère avoir l’air bien plutôt que d’être bien .

Je me concentre sur mes symptômes plutôt que de m’interroger sur leur message: ai-je des situations non réglées dans vie? Des violences vécues encore à vif? Des personnes dans mon entourage qui sont toxiques?

Je préfère muscler mon corps que de me demander où en est mon âme, où sont passés mes rêves et mes aspirations.

Je préfère la chirurgie esthétique, les régimes draconiens et autres traitements pour avoir l’air « sexy » plutôt que de plonger en moi-même: Comment va réellement ma sexualité? Est-elle blessée, insatisfaite, inadéquate? Est-ce que je m’oublie pour faire plaisir à l’autre? Est-ce que j’ose dire ce dont j’ai envie, quelles sont mes limites ? Est-ce que je me sens vraiment aimée?

Ainsi je sais où est le « problème »: je mange trop, je mange mal, je ne fais pas assez de sport, je ne suis pas en forme, j’ai des allergies, des compulsions, je suis trop fatiguée.

Il est peut-être temps de commencer à regarder derrière le rideau du théâtre que je me joue et me poser des questions essentielles.

Quand je suis en accord avec moi-même, je mange justement, à ma faim.

Quand j’aime qui je suis dans ma vie je n’ai pas besoin de tant de distractions: ma vie elle–même nourrit mon intérêt.

Quand j’ai des activités et des relations qui me comblent, je ne vis pas l’ennui comme un souci, comme un trou à remplir, mais plutôt comme une parenthèse bienfaisante.

Quand mon monde émotionnel est apaisé, quand mes blessures sont soit guéries, soit en bonne voie de l’être, bouger redevient naturellement une source de plaisir.

Quand je prends du temps pour mon âme, ma spiritualité, ma philosophie de vie, je remplis des espaces en moi que la nourriture n’atteindra jamais.

Quand je soigne mes relations et que j’ai le courage de ne plus tolérer la toxicité en moi ou autour de moi, je n’ai plus besoin de compenser. et le sucrée reprend sa juste place.

Quand je sais me protéger autrement que par mon apparence physique et qu’avec ce bouclier merveilleux qu’on appelle le gras, mon corps peut retrouver son juste poids (même si ce n’est pas celui que j’ai en tête!).

Quand la joie est mon moteur et mon guide, l’énergie est au rendez-vous et la fatigue est bienvenue car elle apparaît simplement comme une limite juste. Alors je peux me déposer dans ma fatigue avec satisfaction, comme dans une bonne et douce couverture.

Et bien d’autres choses encore.

Alors, si vous constatez que vous être occupée, trop occupée ou trop préoccupée par votre assiette, il est grand temps de reprendre contact avec Qui mange…

 

Le poids et les vacances

 

Avez vous déjà remarqué que les vacances ont un impact positifs sur votre poids?

Êtes-vous déjà revenue plus mince de vos vacances tout en ayant l’impression d’avoir bien, ou même beaucoup mangé? Ou bien d’en avoir pris un peu alors que d’habitude vous n’arrivez jamais à en prendre?

En fait ce phénomène reflète bien l’effet du stress et de la relaxation sur la prise ou la perte de poids. Souvent, nous sommes plus détendues en vacances. Nous oublions nos régimes, nous nous donnons la permission de manger sans culpabilité ou mieux encore, nous ne nous préoccupons tout simplement pas de notre poids.

Nous vivons nos vacances sans arrière-pensée; nous trouvons un rythme différent; nous nous aérons la tête de nos problèmes quotidiens. Nous sommes plus relaxes dans nos relations; nous laissons les enfants être plus libres sans que cela nous énerve autant que d’habitude. Nous nous nourrissons de paysages, de marche détendue, de rencontres.

Si nos vacances sont assez longues pour que l’on se détendent vraiment (une semaine de fou dans un tout-inclus pourrait bien ne pas compter comme une réelle vacance!), notre cerveau se détend et notre métabolisme retrouve sa force et son équilibre. Notre appétit nous semble bon, la nourriture nous comble, la bonne compagnie ou le bon environnement ajoute à l’expérience nourrissante.

Je sais qu’il est difficile de retrouver le sentiment des vacances quand le quotidien revient avec ses obligations, ses attentes, ses stress, ses montagnes de faire.

Une suggestion cependant…commencez par vous donner une journée par mois de « vacances » où vous ne faites que ce que vous avez envie. Où vous ne vous donnez aucune obligation, (les enfants mangeront des céréales! Le linge attendra une journée de plus! les retours d’appels aussi!…) Autorisez-vous une oasis dans vos tempêtes habituelles.

Quand vous serez bonne avec une journée par mois, augmentez donc à deux, à trois et même 4 par mois. Quand la culpabilité pointe son vilain nez, que la pression augmente de la part de votre partenaire, de vos amies, de vos enfants, souvenez-vous que même « Dieu » s’est reposé le 7ième jour…

Avec un peu de pratique, ces journées-là vous permettront de mieux faire face à vos obligations, donneront une pause essentielle à votre santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle.  Au bout de quelque temps, elles deviendront aussi sacrée et nécessaire qu’une grande respiration…et vous verrez sûrement toutes sortes de symptômes désagréables disparaître!

Et c’est aussi une mesure éducative extraordinaire pour votre entourage qui n’aura pas le choix que d’apprendre à se débrouiller sans vous, à tolérer un peu de bordel dans la maison, à reconnaître tout votre faire et à l’apprécier…

Bonnes vacances!

 

Je te traite comme je me traite


« Il y a un parallèle à faire entre la façon dont je traite mon corps et celle dont je traite les autres autour de moi » Marc David , en formation.

Voilà bien un sujet délicat et sensible, mais qui mérite qu’on s’y attarde: ma relation à mon corps peut aussi parler de ma relation à l’autre.

Je me souviens d’un prof au secondaire qui nous avait fait faire une dissertation sur le thème suivant: est-ce que mon corps c’est moi ou bien est-ce que mon corps est à moi? Cette question reste pertinente aujourd’hui. Quel est mon rapport à mon corps, au corps?

Vers 3 ans mon fils s’était brulé assez sérieusement à la main…et pendant que la douleur était vive , il tentait d’éloigner sa main du reste de son corps…comme si sa main pouvait être séparée de « lui ».

La croyance des trans-humanistes est que le corps m’appartient, comme une machine que je peux contrôler, modifier, soumettre…vous comprendrez que je me situe plutôt à l’autre spectre. Pour ma part, mon corps c’est moi, tout en ayant la croyance que j’ai une dimension qui se situe au-delà de mon corps: mon âme. Mais sans mon corps, impossible d’exprimer la vie sur cette planète et d’être en relation avec l’autre.

Et comme la relation interne avec moi-même s’exprime aussi, comme un écho ou un miroir, dans ma relation avec l’autre, il est bon que je prenne le temps de regarder comment je me traite. Car même si je fais un effort conscient pour être moins critique des autres que je ne me juge moi-même  (par exemple), il reste que mon naturel transparaît.

Si je suis sévère avec moi-même, rigide dans dans mes choix alimentaires, exigeante dans mes pratiques sportives, il est probable que je sois aussi ainsi avec les gens de mon entourage, particulièrement mes proches.

Si je suis  plutôt relaxe, que j’ai du plaisir à habiter mon corps, que je m’accepte comme je suis, il s’ensuit que je suis probablement moins critique envers les autres et leur corps.
Est-ce que j’aime prendre soin de moi, de mon corps? Est-ce que je sais me dorloter? Régulièrement? Est-ce que j’aime habiller mon corps? Le parer? Pour moi ou seulement pour l’apparence?

Alors, quel langage est-ce que j’utilise quand le parle de moi, de mon corps à moi-même ? Aux autres ? Comment est-ce que je me traite quand personne ne regarde? Quand je n’ai pas de relation amoureuse dans ma vie? Quand je suis seule à la maison? Quand je me regarde dans le miroir?

Allaitement aux 4 heures et désordres alimentaires

(Avertissement: cet article ne veut pas du tout une critique aux mamans qui font ce qu’elles peuvent et qui font de leurs mieux en suivant les directives médicales…il se veut une critique, par contre, de l’éloignement délétère de notre société moderne face à la nature.)

Pendant longtemps, et c’est encore le cas dans certains  milieux, les recommandations médicales, sans aucun fondement scientifiques d’ailleurs, étaient de mettre les bébés au pas le plus vite possible et de le les nourrir qu’à toutes les quatre heures, que cela soit au sein ou à la bouteille. Il fallait éviter de tomber dans la « manipulation » du bébé et lui donner une « régularité ». Comme si les bébés étaient des horloges; comme si les humains n’avaient faim qu’à des heures précises. On voulait pouvoir faire en sorte que la bébé dorme des nuits complètes rapidement et qu’elle ne dérange pas…

Mais le problème est que les humains ne sont pas des mammifères nidificateurs comme les chats par exemple. Les chattes laissent les petits dans un nid, ou un terrier, partent à la chassent et reviennent quelques heures plus tard. À ce moment-là, les petits, qui s’étaient tenus tranquilles et silencieux pour ne pas attirer des prédateurs dans leur nid, s’éveillent et miaulent et sont nourris. Nous ne sommes pas non plus comme des mammifères suiveurs (la vache et son veau par exemple) ni des « cacheurs » comme les chevreuils qui cachent leur petit dans un buisson et reviennent toutes les douze heures environ. Le lait de ces mamans est très différents,nutritionnellement parlant, selon le type de mammifère.

Les humaines, par contre, sont des mammifères porteuses, comme les singes ou même les kangourous. Cela veut dire que normalement nous portons nos bébés sur nous et nous les nourrissons à la demande. Chez certains singes, c’est le papa qui porte les bébés et les amène à la mère plusieurs fois par jour pour la tétée. Notre lait maternel est donc adapté au fait que nos bébés vont se nourrir plusieurs fois par jour, incluant la nuit. Et pendant les périodes de croissances, il n’est pas rare qu’un bébé ait faim toutes les heures et demi! C’est sans compter les tétées qui rassurent ou qui consolent, qui soulage la douleur ou renforce les liens avec la mère. Pas facile d’être une maman humaine dans une société comme la nôtre…

Quand nous ne nourrissons nos bébés qu’aux 4 heures(sein ou bouteille); que nous les laissons pleurer entre les boires; que nous les passons à l’alimentation solide trop tôt pour calmer leur faim (ce qui fait bien l’affaire des compagnies qui vous vendent les laits maternisés, les céréales pour bébé etc.); nous mettons malheureusement en place les graines de futurs désordres alimentaires car nous interférons et déréglons les systèmes normaux d’appétit et de satiété.

Le bébé a faim, parfois très faim, et doit attendre quand même. Cela crée un sentiment de manque et d’angoisse. Quand la nourriture arrive enfin elle risque de manger plus que nécessaire et trop rapidement pour combler ce manque. Comme le manque n’est pas seulement « occasionnel » mais fréquent, le système de l’orexie (qui gère l’appétit), ne sait plus bien signaler la faim et le sentiment de satiété se dérègle. À la longue, le bébé ne peut plus faire confiance à ses signaux internes et vit des alternances de manques incompréhensibles (pourquoi maman ne répond pas à mes cris?), accompagnés d’angoisse (avoir faim est angoissant), et des moments de plénitudes accompagnés parfois du malaise d’avoir trop mangé ou mangé trop vite, trop goulûment.

Mesdames, maintenant adultes, cela ne vous rappelle pas quelque chose?

Faisons confiance à nos bébés, à l’intelligence de la Vie elle-même qui nous a programmée pour que nous ayons faim quand notre nutrition l’exige. Faisons confiance à leur satiété qui, elle aussi, est programmée pour se déclencher quand l’apport nutritionnel est suffisant. Nous élèverons ainsi des bébés qui auront moins de chances de vivre des désordres alimentaires plus tard.

 

Énergie, notre véritable richesse

« L’énergie est la monnaie de l’Univers » Marc David, pendant une formation.

Tout est énergie. La vie est une énergie. La vie est mouvement.

Toutes les sciences se penchent, d’une façon ou d’une autre sur l’énergie: chimique, mécanique, électro-magnétique, thermique, gravitationnelle, biologique…

Toutes les approches spirituelles aussi, car la question se pose, qu’est-ce qui nous anime?

Nous savons bien que parfois notre énergie nous semble optimale, voire débordante. Alors notre psyché est positive, prête à bouger elle-aussi. Parfois nous nous levons le matin prête à tout! L’enthousiasme nous comble et le temps passe tout seul.

Puis parfois notre énergie baisse. Notre psyché est plus amorphe, notre créativité est moindre. Cela peut descendre jusqu’au point où le matin est si lourd que nous nous demandons si nous pourrons accomplir quoi que ce soit de notre journée.

Mais l’énergie reste un mystère encore mal connu, mal compris et mal interprété. C’est une force motrice à la fois concrète et subjective dont l’origine et la destination nous échappe. C’est une expérience personnelle de notre force vitale et de l’expression de notre créativité, de notre affirmation de nous même dans le monde.

On ne voit pas l’énergie, on ne peut pas la mettre en bouteille (même si les commerçants essayent!), la contenir, la créer, ou la détruire. Elle semble pouvoir se déplacer d’un objet à un autre, comme quand la chaleur du thé se répand dans notre ventre.

Elle semble pouvoir se vitaliser dans certaines situations ou même au contact de certaines personnes.

On en voit la trace et on peut la ressentir; et particulièrement ressentir son absence…

En médecine Chinoise on considère que nous arrivons dans notre corps avec une énergie vitale primordiale et personnelle (énergie du rein) qui, quand elle s’épuise, annonce la mort. Nous avons aussi une énergie associée à notre corps qui dépend de notre santé et de la santé de la synergie entre nos organes.

Notre société est fatiguée. Elle est en perte d’énergie et d’enthousiasme. Elle est drainée par la peur, sous bien des formes et biens des visages. Car les liens nourrissent l’énergie et notre société est en perte de lien dans sa course effrénée vers plus de biens matériels.

Mais plus de biens matériels ne fait pas que l’on soit « plus » bien.

Alors nous, en tant qu’individus de cette société, sommes aussi fatiguées, drainées, épuisées.

Il est temps de reconsidérer notre énergie et de l’écouter. Écouter ce qui la remplit, ce qui la draine. Veillez à son utilisation judicieuse. Veillez à la nourrir adéquatement de nourritures physiques, affectives, mentales et spirituelles. D’accepter d’écouter SON rythme, pas le nôtre. En la suivant à la trace, nous en ferons une alliée précieuse qui nous montrera un chemin respectueux de notre Être et nous sortira du « faire ».

Merci la Vie!

Anecdote personnelle:
Nous sommes dans la remise qui nous sert de maison depuis des mois, pendant que mon mari construit notre futur maison. Une seule pièce, sans eau ni électricité. Il fait froid. Mon humeur est massacrante. Je ne peux même pas m’isoler dans une autre pièce le temps que ça passe. J’annonce: « là, je me sens vraiment toxique, j’ai besoin d’un peu de temps tranquille. Je vais me faire un thé, le boire et j’aimerai qu’on ne me demande rien pendant 10 minutes! »
La pochette de thé est dans l’eau chaude, dans une tasse sur le coin de la toute petite table.  Je tourne le dos pour ranger la bouilloire et un mouvement du coin de mon oeil attire mon attention. Mon fils le plus vieux a les deux mains autour de ma tasse. Il les passe de son coeur à ma tasse. Il « met de l’amour » dans ma tasse, comme nous le faisons souvent en préparant la nourriture. Des larmes jaillissent de moi,  incontrôlables. Mais la colère est passée.
Remercier sa nourriture est un acte puissant et trop souvent oublié.
Avoir de la gratitude pour ce qui est devant nous, quel que  soit sa supposé « valeur nutritive ».
Accueillir toute nourriture comme on accueillerait une invitée de marque, une meilleure amie, la Vie elle-même à notre table.
Merci aux plantes, à ceux et celles qui les ont plantées, soignées, cueillies, transportées…
Merci aux animaux morts, sacrifiés pour que l’on puisse vivre. (Je ne fais pas de jugement ici, j’énonce simplement).
Merci à cette terre abondante et sacrée qui prends soin, au mieux  de ses capacités de tous ses enfants: deux pattes, 4 pattes, pas de pattes…
Merci pour toutes celles, pour tous ceux, qui n’ont pas oublié le partage et l’hospitalité .

La vie à pleine bouche!

Manger de manière compulsive arrive à la plupart d’entre nous.
Quand c’est occasionnel, on ne s’en formalise pas.
Quand cela devient plus régulier, nous devons nous arrêter pour écouter ce que ce geste essaie de nous dire.
Contrairement à la croyance populaire, le problème n’est pas une perte de contrôle de soi, c’est en fait un mécanisme de survie super intelligent! Et c’est lui qui prend le contrôle pendant un moment. Qui est-il ?
Notre appétit.
Quand notre corps manque de nutriment, en qualité ou en quantité, vient un moment ou l’animal en nous prend le dessus et nous précipite vers le frigo devant notre égo impuissant…et nous revenons à nous-mêmes dégoutée d’avoir encore succombé. Certaines d’entre-nous se ferons vomir ensuite. Ou prendrons des laxatifs. Ou se puniront en mangeant encore moins le lendemain. Mais n’ayez crainte, la compulsion reviendra! Elle veut simplement assurer votre survie.
On croit à tort que manger compulsivement est un problème psychologique.
Mon expérience est que, très souvent, si on augmente le nombre de calories et la qualités des nutriments dans l’alimentation, la compulsion disparaît d’elle-même.
C’est sûr que dans notre monde de folie, obsédée par la minceur et le comptage des calories, mangez plus devient révolutionnaire et fait peur…
Mais essayez ça pour voir.
Et si, après tout, vous continuer d’avoir des moments de compulsion, vous pourriez essayez de prendre votre vie à grande bouchée, pour voir.