
Anecdote personnelle:
Nous sommes dans la remise qui nous sert de maison depuis des mois, pendant que mon mari construit notre futur maison. Une seule pièce, sans eau ni électricité. Il fait froid. Mon humeur est massacrante. Je ne peux même pas m’isoler dans une autre pièce le temps que ça passe. J’annonce: « là, je me sens vraiment toxique, j’ai besoin d’un peu de temps tranquille. Je vais me faire un thé, le boire et j’aimerai qu’on ne me demande rien pendant 10 minutes! »
La pochette de thé est dans l’eau chaude, dans une tasse sur le coin de la toute petite table. Je tourne le dos pour ranger la bouilloire et un mouvement du coin de mon oeil attire mon attention. Mon fils le plus vieux a les deux mains autour de ma tasse. Il les passe de son coeur à ma tasse. Il « met de l’amour » dans ma tasse, comme nous le faisons souvent en préparant la nourriture. Des larmes jaillissent de moi, incontrôlables. Mais la colère est passée.
Remercier sa nourriture est un acte puissant et trop souvent oublié.
Avoir de la gratitude pour ce qui est devant nous, quel que soit sa supposé « valeur nutritive ».
Accueillir toute nourriture comme on accueillerait une invitée de marque, une meilleure amie, la Vie elle-même à notre table.
Merci aux plantes, à ceux et celles qui les ont plantées, soignées, cueillies, transportées…
Merci aux animaux morts, sacrifiés pour que l’on puisse vivre. (Je ne fais pas de jugement ici, j’énonce simplement).
Merci à cette terre abondante et sacrée qui prends soin, au mieux de ses capacités de tous ses enfants: deux pattes, 4 pattes, pas de pattes…
Merci pour toutes celles, pour tous ceux, qui n’ont pas oublié le partage et l’hospitalité .