Le sentiment de satisfaction, vous connaissez? Le sentiment de d’être suffisante, assez, ça vous parle? L’impression, au contraire de ne pas être assez, de devoir faire toujours plus, d’avoir peur de manquer, ça résonne? La sensation d’être comblée, détendue et pleine de gratitude, ça vous chante?
Que peuvent bien avoir toutes ses sensations en commun? L’estomac!
L’estomac est un sac à trésor, c’est votre bourse énergétique. C’est lui qui vous permet de transformer le dehors en « dedans ». Comme une poche secrète où plus personne ne peut vous ravir ce que vous avez chèrement obtenu, votre estomac est un coffre fort plus sécure que n’importe quelle banque. Il vous offre un rendement à l’année, s’occupe de vos épargnes (sous forme de gras), n’a que votre intérêt à coeur, et n’est pas à la merci du « marché ». Vous n’avez pas besoin d’un courtier pour faire affaire avec lui et il vous donnera sans cesse le meilleur, pour peu que vous ayez du respect pour lui et que vous l’écoutiez.
L’estomac est aussi un puits sans fond. Un sac troué qui aussitôt rempli, se vide….alors quand il ne va pas bien, imaginez ce que cela peut nous faire vivre intérieurement.
C’est par lui et votre cerveau que vous pouvez vivre un sentiment profond et calme : la satiété. Quand vous avez mangé suffisamment, en qualité et en quantité, votre estomac envoie un message à votre cerveau: ahhhhh, c’est bon!
Votre appétit est satisfait et c’est une émotion similaire qui se répand en vous. Votre sérotonine s’active, votre dopamine aussi. Votre anxiété baisse. Vous vous sentez plus sereine. Vous avez peut-être envie de faire une petite sieste…tout ça avec de la nourriture!
Vous comprendrez alors pourquoi la nourriture est si « affective », tant elle a le pouvoir de nous calmer.
Mais, il y a un mais…notre sentiment de satiété a souvent été perturbé, malmené et même déréglé au point que nous avons parfois de la difficulté à nous sentir satisfaites autant sur le plan alimentaire que sur le plan affectif, mental, émotionnel voire même spirituel. Alors nous tombons dans le piège de l’insatisfaction constante ou rien n’est jamais assez, surtout nous-même…ce qui nous fait entrer dans un cercle vicieux qui de manque , d’insuffisance qui nous pousse allez vers toujours plus, et donc trop.
Trop de performances, trop d’exigences, trop de nourriture…
À l’origine de ce mal, un truc tout bête en apparence mais réellement dommageable: la restriction alimentaire des bébés dans le temps ou la quantité.
Beaucoup d’entre nous sommes issues de l’époque bien malheureuse où l’on disait aux mères de ne pas céder à la manipulation de leurs bébés, qu’il fallait les mettre au pas le plus rapidement possible avec des boires aux 4 heures. Il y avait aussi la pesée avant et après du bébé pour voir si elle avait « assez » mangé…et puis ensuite plein de méthodes éducatives pour finir son assiette, attendre le souper pour manger, ne pas manger entre les repas, manger pour faire plaisir à l’autre et j’en passe. Et ne croyez pas que cette époque soit complètement révolue…
Nous avons donc la tâche de réapprendre à écouter notre appétit, notre estomac et notre sentiment de satiété. Peut-être devrions-nous lâcher nos restrictions alimentaires dans le temps ou la quantité, ce qu’on appelle le régime pas de régime.
Vous pourriez par exemple vous donnez deux ou trois mois sans restriction, sans culpabilité, sans pesée, sans compter…Vous mangez quand vous avez faim. Vous mangez assez lentement pour sentir le signal de c’est assez…vous y allez avec vos goûts, votre instinct et tout vos sens…oui, vous risquez de prendre un peu de poids au début (mais vous avez lâché la balance, hein?). Mais avec patience, bienveillance et écoute, vous retrouverez un rythme juste, vous récupérerez votre sentiment de satiété et l’écoute de vos besoins et votre corps vous enverra plein de messages d’amour, de satisfaction, de tranquillité…