Ortho=droit Orexie=appétit
L’orthorexie est une fausse bonne idée qui cache des malaises profonds dans notre relation à la nourriture et même un réel trouble alimentaire qui peut être très grave…
Bien manger, manger santé, qui peut être contre la vertu?
Avec l’apparition de toutes ces informations nutritionnelles, et dans la foulée de 40 ans de diètes diverses et de promotion de la minceur et de la maigreur, apparaît depuis quelques années le spectre de l’orthorexie. Sous le couvert de manger bien, ces femmes ont des approches très strictes face à la nourriture, quelque soit le système qu’elles adoptent. C’est souvent très compliqué et chargé du besoin de se détoxifier (elles sont souvent « en cure » plusieurs mois par année). Elles se sont affligées de plusieurs maux , douleurs ou difficultés alimentaires, plus ou moins diagnostiqués. Elles sont très au courant des dernières recherches et pousse leur agenda auprès de leurs proches. Elles peuvent changer « d’école alimentaire » et essayer une autre approche, tout aussi compliquée, dans l’espoir de guérir.
Elles consultent différents spécialistes , naturopathes, diététiciennes,nutritionniste et allergologues pour ne nommer que ceux-là; passent des tests très couteux; sont convaincues d’avoir certaines maladies même quand la médecine ne trouve rien; s’auto-diagnostiquent avec des parasites, des vers, des déficits divers grâce à internet…ce qui justifie encore plus de restrictions qui ne semblent pas changer grand-chose. Les heures de repas deviennent infernal et il faut oublier les sorties au resto avec tout ce qu’elles ne peuvent plus manger. tranquillement leur monde se réduit autour de la bouffe…elles ne parlent que de ça, ne pensent qu’à ça et veulent entraîner la collaboration de leur entourage comme toutes les personnes qui vivent des addictions. Elles peuvent faire sentir coupable leurs enfants quand ils veulent manger des aliments qu’elles désignent comme poison. Elles s’engueulent avec leurs partenaires à propos des courses , des repas et de leurs préparations et les faire sentir comme s’ils refusaient de la soutenir alors qu’elles sont souffrantes.
Comme toutes les addictions, elles ne voient leur problème, le nient et souvent ça se cache très bien dans notre société puisque ça à l’air de promouvoir la santé. Elles ne sont pas heureuses et n’ont pas de plaisir à manger. Elles ont peut-être pris le contrôle absolu de la cuisine…elles sont souvent ce qu’on appelle des « faux positifs »: elles sont minces, font beaucoup d’exercice, souriantes et actives…et en train de s’auto-détruire de l’intérieur.
Ce n’est pas toujours facile de les repérer. Et ce n’est pas facile à traiter, tout comme le sont les autres désordres alimentaires (anorexie, boulimie, etc…).
Ce sont peut-être vos soeurs, vos filles, vos amies. Elles sont victimes de notre système. Ce sont les perfectionnistes de la nourriture. Et comme tout perfectionnisme mène à une forme ou une autre d’auto-violence, leur souffrance est réelle.