Nous regardons notre assiette. Nous évaluons ce qu’il y a dedans. Si nous sommes du genre à compter les calories, elles s’additionnent toutes seules…et parfois à la hausse. Nous pensons au repas que nous avons pris avant, ou même à « tout » ce que nous avons mangé hier. Ou à ce que nous risquons de manger demain chez nos amies.
Trop? Alors aujourd’hui, ou bien à ce repas, je mangerai moins. Pas Assez ? Alors aujourd’hui je peux peut-être faire un écart…
Est-ce que j’ai fait assez de sport pour une crème glacée? Une barre de chocolat ? Le sexe, ça dépense combien de calories? Est-ce que ça compte?
Ai-je fait l’erreur de me regarder dans le miroir? Alors il va falloir que je me surveille aujourd’hui. Et demain aussi.
Ai-je fait l’erreur de monter sur la balance? Ah non! J’ai même pas perdu deux livres alors que je croyais être sur une bonne lancée…
Si vous vous reconnaissez là-dedans, un peu , beaucoup ou passionnément c’est que vous mangez avec votre tête. Toutes les trois heures environ (et parfois moins) vous avez un baisse de glycémie dans le sang qui démarre une cascade de réactions qui vont aboutir à un sentiment de faim: c’est votre appétit au travail! Même si vous avez mangé un « gros » dîner, il serait plutôt normal que 5 ou 6 heures après, pour le souper, vous ayez faim… même que dans le meilleur des cas, une petite collation vers 15h ou 16h fait des merveilles pour retrouver de l’énergie en fin de journée (et éviter les compulsions au souper si vous êtes de celles qui en ont!).
Quand on mange avec sa tête, on ne mange pas avec son corps. On mange avec un baromètre arbitraire qui ne tient pas compte de nos besoins réels qui changent de jour en jour. Nous avons différentes phases dans nos besoins: parfois plus, parfois moins. Parfois nous sommes en train d’être presque malade , alors notre appétit baisse pour laisser un temps de repos et donner de l’énergie au système immunitaire.
Parfois nous sommes en « construction » et nos besoins sont plus grands que d’habitude.
Impossible d’écouter cela si nous mangeons avec notre tête. Nous « décidons » de notre appétit et nous n’écoutons plus notre corps. En général, nous le privons, car notre tête (bourrée de croyances toxiques à propos de l’appétit, de la nourriture ou de notre image corporelle) trouve toujours que nous mangeons trop. La preuve en est: nos bourrelets, notre cellulite, notre fatigue ou n’importe quelle autre raison que nous nous donnons pour justifier notre comportement.
Lâchez votre tête.Commencez par écouter votre ventre, votre énergie, votre bouche. Saviez-vous que les bébés indiquent qu’elles ont faim 20 minutes avant de pleurer? Cela veut dire que, quand vous êtes en contact avec vous-mêmes, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à la souffrance avant de répondre à votre besoin. Avant la chute de glycémie, avant les tremblements de la faim, avant le coup de fatigue ou le moment d’anxiété…car oui, la faim rend anxieuse…il est possible d’entendre l’intelligence de votre corps à l’oeuvre.
Vous serez plus détendue. Vous arrêterez d’avoir peur de la quantité qu’il y a dans votre assiette. Vous pourrez prendre le moment comme il vient et vous accueillir avec curiosité: tiens aujourd’hui j’ai vraiment faim, je dois être en construction!
Tranquillement vous retrouverez une écoute juste, un appétit sain et votre sentiment de satiété et de satisfaction.
Vous éliminerez vos coups de fatigue, votre anxiété diffuse,et une certaine souffrance psychique.
Lâchez votre tête; en matière d’appétit, elle bien mauvaise conseillère.